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D'una stella à l'altra...

Rédigé le Mercredi 8 Décembre 2021 à 10:03 | Lu 162 commentaire(s)

# ISULA MUNTAGNA EDITO N°13


 

Avons-nous le temps de nous réunir et de construire ensemble le monde de demain ? La société civile est-elle en proie à la démobilisation, à cause de ce temps si précieux qui file entre ses mains ? Nous sommes trop occupés à survivre pour avoir le temps de vivre.  Allons-nous devoir laisser aux autres le choix de nos destins ? Le pas de l’âne est remplacé depuis longtemps par l’accélérateur de l’automobile, et cette course effrénée nous demande d’être en permanence disponible corps et âme. Nous allons de plus en plus vite et pourtant nous perdons de plus en plus de temps à attendre dans les embouteillages, mais aussi sur nos écrans, parce qu’ils deviennent une partie de notre vie. Le numérique doit-il être à ce point intrusif et remplacer l’accueil, la voix, le contact humain ? Nous l’avons accepté comme un bienfait et c’est vrai qu’il nous rend bien des services. Mais nous n’avons pas mis de garde-fous,  ni pour nous-même, encore moins pour les jeunes générations. La poésie a-t-elle sa place dans ce tohu bohu incessant ? Nous regardons nos écrans comme Narcisse se mire dans l’eau. C’est à se demander si nous ne nous y voyons pas un peu trop beaux.  Nous nous agitons en projetant nos désirs et nos rêves comme s’il n’en coûtait rien, bien incapables de rester en place. Chacun de nos déplacements se payent à crédit, l’environnement fait la banque ! Nous rêvons d’un monde plus juste, d’une terre plus solidaire, mais le chronomètre qui s’affole devient le dénominateur commun de l’humanité. L’urbanisme n’a pas encore invité la convivialité et la lenteur, nous coupons les arbres que nous remplaçons par des climatisations, la terre par du béton, pour laisser l’eau nous noyer. 
 
Heureusement, notre territoire a des atouts et des forces vives ! L’insularité nous oblige. Encore une fois, dans notre magazine, nous sommes allés voir nos bergers et les pratiques vertueuses qui se perpétuent selon la tradition et à force de travail. La réhabilitation de notre patrimoine est une vraie dynamique économique. Toutes les belles innovations dans les villages et les vallées font la ruralité d’aujourd’hui et celle de demain, nous voyons partout des progrès.  Nos jeunes parcourent la montagne, comme l’ont fait leurs parents et en toutes saisons, c’est une belle transmission. L’entreprenariat peut être le moteur de la transition écologique. Le possible existe, il faut le construire. Cet édito se fait avec l’arrivée de la neige, espérons qu’elle viendra en quantité encore cette saison et travaillons à retenir l’eau pour l’été. 
 
Nous sommes avertis : rien ne sera comme avant !