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N’oubliez jamais, que seule la liberté guide nos pas

Rédigé le Samedi 9 Février 2019 à 21:36 | Lu 555 fois | 0 commentaire(s)

# ISULA MUNTAGNA N°6



 
Ces quelques mots prononcés le 24 décembre 2018, lors de la remise du Prix de la fondation Coppieters qui lui était décerné, Edmond Simeoni les a vécus toute sa vie et n'a pas manqué de nous le rappeler, lors de l'hommage qui lui était rendu à cette occasion.
 
La liberté collective tout comme la liberté individuelle ne sont pas de vaines paroles, ni même un concept extravagant. Criante vérité, la liberté est un état d'esprit, une réalité quotidienne. Dans nos rapports au pouvoir, eux aussi bien réels, elle est la principale exigence de l'Homme. Universelle aussi, elle est l'essence même de la vie et c'est pour cela qu'elle est à l'origine de bien des luttes.
 
Défendre un territoire, une culture, une langue, des savoir-faire, face à une économie mondialiste qui ne rêve que de standardiser les productions et d’assujettir ainsi tous ceux qui font vivre la diversité, devient un acte d’engagement. Au cours des rencontres offertes par notre territoire, à travers les foires rurales, espace d'échanges privilégié, ou à bien d’autres occasions, Edmond Simeoni nous disait : « maintenant il faut faire gagner la montagne ». Un message de soutien et d’encouragement à la démarche de notre magazine mais aussi une affirmation forte de  nos convictions profondes, que nous partagions naturellement et que nous n'oublions pas. Défenseur de l’agropastoralisme, des traditions et des savoir-faire, il était notamment aux cotés de son ami Pierre-Jean Luccioni lorsque ce dernier présentait pour la première fois son monumental travail de mémoire sur les bergers corses et leur terre.
 
Aujourd’hui, à travers ces pages, nous démontrons sans cesse que l’intérieur fait plus que résister. Partout où nos reportages nous emmènent, nous faisons le même constat : les reprises ou les créations d’activités familiales témoignent de cette transmission qui permet au monde rural de retrouver une nouvelle jeunesse. Grâce à tous ceux qui y vivent et ne l’abandonnent pas, notre patrimoine matériel et immatériel se perpétue. Ce n’est cependant pas sans lutte, sans heurs, sans combat. En effet, notre époque est celle de l’immédiateté, celle qui laisse parfois l'individu de côté et qui ne tient pas compte du temps, au combien nécessaire, pour aboutir à la récolte des fruits de l'engagement. Pendant cette saison, la nature est au repos mais il faut continuer à travailler sur les nouveaux défis qu’elle nous impose. Le changement des conditions climatiques qui s’accélère nous presse. Nos comportements changent peu à peu et même les plus septiques prennent aujourd'hui conscience de l’urgence de la situation. Toutefois, le futur est peut être encore entre nos mains, mais pour combien de temps ?
 
À truvacci prestu pè sti rughjoni !